
La Ligue Professionnelle de football du Cameroun doit mériter son nom
● Maintenant que les lampions se sont éteints sur la première édition de ce qui, dans les faits, a été un autre championnat national de... [Lire la suite]
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12 Août 2012
● Après la participation désastreuse des Lionnes aux Jeux olympiques et à la veille du retour en piste des Lions A, notre football doit retrouver une certaine respectabilité avant, sans aucun doute, la grande réforme "à la Tonye Mbog" qui s'impose.
Quelques techniciens camerounais de la "filière Tonye Mbog" © CFB/Nseke
Même si l'impression laissée en termes de responsabilisation oblige à penser le contraire, les avantages dont la majorité des fossoyeurs du football camerounais profitaient s'amenuisent. Il est donc de ces échecs qui allument une flamme de désir, d'orgueil, interpellent une volonté profonde pour un sursaut, un retour en grâce.
Aux plus jeunes, on rappelera que Félix Tonye Mbog est ce ministre chargé par le défunt président Ahidjo de remettre sur pied le sport national après la terrible déconvenue de la 8e Coupe des Nations de football organisée mais perdue par le Cameroun.
En visionnaire et surtout, en administrateur de première classe, M. Tonye Mbog avait pris le soin de mettre très rapidement sur pied un certain nombre de mesures qui donneraient plus de lustre et de profondeur au sport camerounais. Parmi l'un des chantiers phares, peu mentionné mais hautement notable, il fut mené à terme la construction du stade Ahmadou Ahidjo après la CAN 1972. Ce qui n'aurait sans doute pas été le cas de nos jours, tant des projets à l'abandon sont nombreux sur l'ensemble du territoire.
Ensuite au niveau du personnel technique et administratif, il fit sienne la "camerounisation des cadres" chère un moment à Ahmadou Ahidjo. Ils furent ainsi des dizaines à bénéficier de mises à niveau et à se voir confier d'importantes responsabilités. Petit à petit se tissa un réseau qui justifiait un certain nombre d'investissements, et grâce à l'engagement moral et matériel de mécènes et d'entreprises publiques, le Cameroun était craint en foot-ball, en hand-ball, en volley-ball et même en basket-ball. À côté de ces sports collectifs, une brochette d'athlètes firent ainsi parler la poudre. Le fait au hasard ? Trois fois non.
Seulement, le départ de ce ministre emblématique nous fit perdre un certain momentum. Mais son action, appuyée ponctuellement par l'acharnement d'un autre visionnaire, Ibrahim Mbombo Njoya, permettra au vert-rouge-jaune de flamber plusieurs années encore sur la scène internationale. Puis vinrent les crises, toutes les crises : économique, sociale, politique, morale qui achevèrent d'enterrer la plupart des acquis.
Aujourd'hui sur le triangle national, la pénible expérience du professionnalisme "Made in Cameroon" que vivent les clubs vient de secouer la grosse barque de certitudes dirigeantes. On ne le répétera jamais assez, il revient à la Fecafoot ET aux dirigeants de clubs de créer un environnement favorable à la pratique du sport-roi. Plusieurs pays sur cette planète ont connu les pires dictatures et les pires barbaries. Cela n'a point empêché de nombreuses organisations d'éclore et de prospérer. On pense notamment au Brésil, à l'Argentine, au Chili ou au Mexique du côté des Amériques.
Nous devons changer en commençant par disposer d'installations minimalement dignes de ce nom, la constitution de staffs conséquents et le respect des principes de base de la pratique sportive. L'émulation n'est immanente dans aucun domaine de la vie des individus et des organisations. Quand on favorise constamment la médiocrité, on la plante pour des décennies.
Ensuite, le statut des joueurs devrait également revu pour que les jeunes, qui s'engagent dans la voie de ce métier tout aussi difficile de footballeur, y puisent un certain sens des responsabilités dans la dignité.
Enfin pour un niveau de jeu élevé et constant de nos ligues, il faut se faire violence et oeuvrer pour que nos meilleurs éléments ne quittent le pays qu'après un certain nombre de saisons. Cela parce que tant que nos équipes ne retrouveront pas les moyens de leurs ambitions, l'exode s'en ira croissant et de plus en plus tôt.
C'est le socle de base sur lequel on pourrait de nouveau bâtir un football de qualité. C'est l'une des pistes de solution pour que les Lions retrouvent, certainement, leurs galons de fauves indomptables. Ou à tout le moins, fassent à nouveau peur car nous n'avons pas vocation à craindre nos adversaires.
Léopold Nséké
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