
Classement FIFA : Pourquoi le Cameroun est-il mal classé ?
● La sentence du baromètre de la santé sportive des nations est tombée comme tous les mois et notre pays a atteint un seuil historique. Une... [Lire la suite]
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24 Octobre 2010
Nous sommes tombés bien bas Monsieur le Président !
En faisant une analyse simpliste de la situation ce serait la faute d'un homme. Malheureusement il est très réducteur de s'arrêter à Mr Iya Mohammed et le désigner comme principal responsable du désastre actuel. Tout ceci parce que ses prédécesseurs, dont il a hérité du plomb n'ont pas fait mieux, mais obtenu un peu de chance, la veine d'avoir des vents favorables et des générations bénies. Sauf que son bilan est catastrophique et il devrait quand même obtenir le piquet et le bonnet d'âne.
Tant pis pour lui. La responsabilité du chef de projet d'animation et de développement de la fédération camerounaise de football qu'il est, revient à son imagination. Et puisque nous ne voyons rien de nouveau sous les cieux, ni aucun clairon sonner la révolution, cette responsabilité à charge lui attribuerait sans hésitation la chaise du présumé coupable.
Sauf qu'au-delà de tout, nous savons que c'est bien d'un système archaïque dont il est question. Il s'agit de l'omnipotence d'un ensemble de mœurs, de pratiques très anciennes et d'un amateurisme que nous constatons avec regret et qui bloquent les processus de fonctionnement autonome de cette machine.
La Coupe du Cameroun n'arrive pas à se dérouler, faute de planning, de calendrier et d'anticipation. Lundi, les terrains sont en réfection, mais lesquels ? Mardi, les dates sont difficiles à programmer. Mercredi, les clubs s'en mêlent et gèlent la compétition par un chantage, qui selon eux doit permettre de légaliser la tricherie. Tout ça pour asseoir la honte d'un pays hier roi, 38ème aujourd'hui, et aussi mal classé que le Burkina Faso (37ème) à l'échelle mondiale, à peine mieux que le Gabon (39ème). Nous sommes tombés bien bas Monsieur le Président !
A la charge du Président IYA
Nous avons sillonné les règlements généraux de notre fédération pour constater avec regret que tout cela est rendu possible par un vide juridique majeur et alarmant, qu'aucun paragraphe ne définit juridiquement la Coupe du Cameroun. En allant plus loin, il se confirme qu'aucune ligne n'en définit le règlement, mais pire encore, que des litiges liés au championnat MTN ELITE ONE affectent le déroulement harmonieux d'une épreuve qui n'a rien avoir avec cette dernière. Tout cela à défaut d'un espace juridique clair, bien que l'on réajuste le tout à coups de comités et commissions d'urgence. Monsieur le président, c'est à ce niveau que vous êtes responsable du chaos.
La Coupe n'est plus ce qu'elle était... au nom des statuts !
Il est loin de nous, ce Cameroun où nous vivions au rythme de la semaine des coupes, à la sortie de l'indépendance, le culte de la personnalité offrait à nos dirigeants un évènement populaire, un rendez vous avec la jeunesse qui faisait vibrer le pays tout entier.
Mais avec le temps, la passion s'en est allée, nous laissant un gout d'amertume qui a peu à peu détaché les camerounais de ce rendez vous. A se demander alors s'il ne fallait pas démystifier la coupe du Cameroun et la penser autrement.
Devant la difficulté constatée de pouvoir caler un timing cohérent avec les autorités qui correspondrait à notre archaïque dispositif, nous sommes plus ébahis sur le fait que la programmation d'un évènement aussi populaire jadis ne puisse se définir comme dans tous les pays du monde, une année à l'avance, même sur le plan économique coté marketing. Cela ferait des heureux; la vente des espaces publicitaires laisserait plus de temps à tout le monde, chose que la programmation au YOYO ne permet pas. Nous sommes responsables de notre manque d'anticipation et de ses conséquences.
Alors au nom des statuts, les clubs ne savent toujours pas quand commencera la saison 2010-2011. Comment prendre en charge la préparation des équipes, si la programmation est faussée par la fédération elle-même ? Imaginez la charge des clubs de régions et départements sans subvention fédérale... un gouffre qui annonce la mort de la pépinière.
Au nom des statuts, la population ne sait pas à quel date se jouera la finale de la Coupe du Cameroun.
Au nom des statuts, il a été autorisé que des joueurs ayant disputé sur une saison en cours la Coupe du Cameroun puissent se retrouver en finale dans le camp opposé -dans la même édition- sans que personne ne trouve que cette décision surajoutée à la compétition est incohérente.
Il va falloir arrêter de marcher sur la tête !
Tous les dispositifs de gestion de notre pays prévoient un plan B de représentation officielle en cas d'absence ou d'indisponibilité du chef de l'État. Le football n'étant pas la préoccupation majeure de notre gouvernance, la fédération ne saurait en être exemptée. Il revient à Monsieur Iya Mohammed de solliciter ce dispositif et de l'intégrer à son calendrier comme une éventualité pour l'intérêt de notre football. On ne peut pas être pris au sérieux et rêver de respectabilité avec un calendrier inexistant et/ou décalé de la réalité générale, avec une vision de la programmation à géométrie variable qui nous est déjà défavorable. Sur le plan continental, cette attitude plombe le fonctionnement des clubs camerounais qui, sur le plan commercial et financier, sont déjà bien largués.
L'article 48 des statuts de la Fécafoot est comme la pilule du paresseux qui offre au Comité d'urgence la compétence de modifier les dates de démarrage des compétitions fixées par le comité exécutif. Une approche laxiste et peu rigoureuse de l'organisation par ce droit libre qui n'est soumis à aucune réserve. Alors ce dimanche ou le 31 octobre prochain on peut se permettre de balbutier encore sur les dates. La Coupe du Cameroun de football n'est vraiment plus ce qu'elle était !
Daniel Pascal Nsongo
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