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● Depuis quelques temps, les Lions Indomptables du Cameroun sont devenus un sujet qui tue, qui fâche, qui attriste, qui désole et qui, à défaut de rassembler les Camerounais, les divise devant l'absurdité des faits que nous avons l'occasion de commenter.


© Getty Images

La prestation de la Sélection nationale le samedi 4 juin 2011 face au Sénégal a suscité une fois de plus de la tristesse auprès de l'opinion publique. Bien qu'appréciable au regard du contenu technique, dans l'ensemble d'un match qui nous a semblé à sens unique, il y a surtout eu une forme de stupéfaction devant la bêtise d'abord, l'inefficacité ensuite, puis l'indiscipline. Cette dernière s'est manifestée jusqu'à la contestation de l'autorité des entraîneurs par l'orgueil démesuré d'un capitaine qui a plus pensé à séduire le public, par une pulsion soudaine pour le dépassement de son rôle, plutôt qu'au respect de celui-ci.

Cette onde de choc qui a balayé la notion la plus élémentaire du respect et de l'autorité au stade Ahmadou Ahidjo risque à jamais de plonger la tanière sous Clemente dans une crise très complexe et nous en avons peur.

La contre performance des Lions Indomptables samedi dernier à Yaoundé, est la note du cancre dans un concerto de cacophonie interprété comme une œuvre musicale parfaite par tout le monde, du ministre, à la fédération, du staff technique (trop conciliant) au capitaine, jusqu'aux joueurs responsables directs des résultats sur le rectangle vert. Maintenant, une question s'impose à nous dans une logique de groupe : faut-il respecter un capitaine qui ne respecte pas son entraîneur ?

L'inefficacité des Lions Indomptables ne satisfait pas le public, des supporters qui ne peuvent plus se contenter d'être tolérants, et à juste titre nous pensons qu'il faudra aller plus loin pour que la situation revienne à la normale. Plus loin dans les responsabilités, plus loin dans le projet des lions, plus loin dans l'application du règlement intérieur, plus loin dans l'orientation générale, plus loin dans le jugement des hommes qui dirigent ce bateau à la dérive depuis 2003 sans résultat.

Du jeu et des joueurs

Si l'idée d'attaquer la rencontre face au Sénégal avec 4 joueurs à vocation offensive avec une prise de risque maximum a été bien saluée par le public camerounais qui n'espérait pas tant, hélas le nombre ne faisant pas toujours la qualité et le résultat, c'est dans les mouvements de coordination, les enchaînements de notre quatuor offensif qui se montreront approximatifs et tatillons, preuve faite par une démonstration de maladresse inqualifiable à ce niveau de la compétition. Une inconstance justifiée aussi surtout par un manque de rythme de la part de Aboubakar Vincent et Choupo-Moting par défaut de temps de jeu en club; un déséquilibre heureusement moins perceptible en seconde période.

Mais dans le gros œuvre du jour, Enoh et Nguemo, les deux compères du milieu de terrain camerounais vont se distinguer dans une rencontre à 5 étoiles relayés par Moukandjo. Ce dernier, par ses accélérations et à un geste décisif près, a réussi sa rentrée chez les A.

Nous avons là les 3 joueurs les plus en vue coté camerounais qui ont rendu une copie plus qu'honorable sur l'ensemble de la partie. Par cette solidité et du rythme à la récupération imposées par le duo magique du jour, Kameni et sa défense passeront une soirée tranquille au soleil pendant 95 mn. Chose rare dans l'historique des Lions Indomptables qui avaient perdu l'habitude de ne pas encaisser de buts en match officiel depuis la dernière Can 2010... Ouf !

Ne plus mentir aux Camerounais

Le destin des Lions est sans doute scellé, et ce n'est pas la peine de se bercer d'illusions parce qu'il serait malhonnête de mentir en faisant miroiter aux Camerounais des lendemains meilleurs. Dans la situation actuelle, nous sommes quasiment sortis de la course à la CAN 2012, sauf miracle. Car depuis samedi dernier, pour ceux qui avaient encore des doutes sur la question, le tout a été démontré à quatre occasions. D'abord, en rappelant que Samuel Eto'o n'est pas un dieu et nous nous garderons de dires des critiques gratuites à son sujet. Et en repassant le film du match, on se rend compte qu'une des passes millimétrées de Landry Nguemo avait valeur de caviar dans le jargon, que l'ouverture de Moukandjo aurait pu avoir meilleure exploitation sur le plan technique de la part du capitaine, que sa mise en scène inutile de la 70e mn contre l'autorité du coach aurait pu nous épargner d'un tel mépris, et qu'enfin que le pénalty manqué à l'ultime minute ramenait un humain dans la lumière de sa paranoïa.

Le cas Eto'o, ce que prévoit le règlement intérieur

Pensez vous alors qu'un seul camerounais à l'issue de ce tir au but manqué, même le plus inconditionnel supporter de Samuel Eto'o, n'ait eu une fière pensée pour Pierre Wome ? Malheureux en octobre 2005, lâché par ses pairs, vilipendé par ETOO jusqu'à son bannissement de la tanière. Il est dit de ne pas juger afin de ne pas être jugé. Mais là, juste retour du crachat. À chacun son tour chez le coiffeur quelle que soit la tête du client.

Seulement, devant ce drame du sportif éprouvé, ce drame de la solitude de l'homme dans son malheur -Eto'o ou Wome- abattu par le poids de la responsabilité c'est l'Homme qui est petit devant Dieu. Hier comme aujourd'hui, c'est le Cameroun qui en souffre.

Le sport nous apprend donc à être humble, et puisse cet évènement servir de leçon à tous les sportifs et surtout à Eto'o, le plus médiatique de tous. Au Cameroun, désormais, il est le mouton noir de cette sélection avec tant de réussites et de titres glanés, il aura du mal à nous vendre sa sauce ... Pourtant il y a matière !

Et puis le cas Eto'o, pour cette déconvenue des Lions, ne se limite pas à ce pénalty. L'incident le plus grave à nos yeux, et aux yeux de tous ceux qui militent pour une société hiérarchisée, Samuel Eto'o compris, est son geste et sa décision de naviguer contre courant tout seul comme celui qui détient la vérité du jeu hélas !

Lui qui a exigé de la tanière et des jeunes le respect au capitaine, la reconnaissance du droit d'aînesse et à l'ordre établi, a outrepassé ses droits en franchissant la ligne rouge. L'application du règlement intérieur mis en place par les instances du football national ne peut trouver meilleur ambassadeur que le capitaine lui-même : Eto'o devrait être sous le coup d'une suspension de fait par son insubordination caractérisée.

Le geste du Capitaine face à Javier Clemente le week-end passé, a d'abord et avant tout été précédé d'une escalade de fait répréhensible par le règlement intérieur des lions. En effet, dès le premier jour du stage Eto'o rompt à l'obligation de s'entraîner avec ses collègues; une attitude non conforme aux articles 7 et 10 relatifs au principe des engagements des joueurs et encadreurs et à l'obligation de participer aux entraînements et aux matches et de s'y consacrer. Tout joueur sélectionné est tenu de participer à toutes les séances d'entraînement et à tous les matches programmés par l'équipe technique et de s'y consacrer, sauf autorisation expresse de l'entraîneur-sélectionneur. Ensuite, Eto'o ne participe pas la conférence de presse, or nous n'avons pas entendu le ministre sur cette question, ni la fédération qui nous ont promis une inflexibilité sans faille sur la discipline... À partir de cette impunité, il faut qu'on arrête de croire que le Cameroun ne peut pas jouer sans Eto'o. Le jour où il ne sera pas là, on jouera donc à défaut, sans lui .

Le jour du match, à la 70e mn, Eto'o retient sur le terrain Choupo-Moting, contre l'avis de son entraîneur et sans dialogue préalable avec ce dernier qui souhaite le remplacer. Par là, l'Intériste s'expose aux articles 7 et 11 du dispositif relatif au principe des engagements des joueurs et encadreurs et à l'obligation de respecter les directives et décisions. En clair, le règlement stipule que :

(1)- Tout joueur sélectionné doit observer en tout temps, les directives et décisions des encadreurs, de la Fédération Camerounaise de Football, de la Confédération Africaine de Football (CAF) et de la Fédération Internationale de Football Association (FIFA). ...

Dans le cas contraire il est passible de sanctions disciplinaires suivantes conformément à l'article 28 du même règlement susceptibles d'être infligées aux joueurs et membres des organes D'administration et de gestion d'une sélection nationale:

- mise en garde, blâme, amende, restitution de prime, suspension de match, exclusion d'un stage et/ou d'une compétition, exclusion temporaire de la sélection nationale, exclusion définitive de la sélection nationale, interdiction d'exercer toute activité relative au football avec possibilité d'extension au niveau international.

Alors pour aller encore plus loin, le ministère des sports, la fédération, les encadreurs et tout le corps dirigeant du football camerounais doivent tirer des enseignements de cette supercherie qui n'a que déjà trop duré. Depuis 2003, une nation végète sans titre et il est temps de penser à construire un autre modèle social sportif par une exemplarité et des sanctions. Sans quoi, ce laxisme et cette complaisance aideront à planter les germes d'un chaos qui ne saurait se dérober d'une jurisprudence aussi éloquente. Au-delà de l'importance du joueur et de sa notoriété, on ne peut plus tout laisser passer. Les derniers gestes de Samuel Eto'o sont une fausse note de trop pour les Lions Indomptables et ça ne fait pas beau à voir !

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Commentaires 

 
# 12-06-2011 16:58
Pendant que vous y êtes demandez le bannissement à vie des stades de tous les spectateurs qui se sont manifestés bruyamment contre ce ce remplacement et qui par la suite ont applaudi le geste d'Eto'o.Je parie que vous étiez de ceux là.
Le pénalty manqué fait perdre beaucoup de lucidité à plusieurs.
Sans soutenir ce geste,on en fait trop par jalousie maladive vis-à-vis de ce jeune homme.
Vous qui avez joué à l'oryx vous n'avez jamais fait monté cette équipe en première division n'est-ce pas?
Quelle sanction a été la votre?
Parlez nous un peu d'autres joueurs.Notamment d'Alexandre Song vous donnerez au moins l'impression d'être moins acharné.
Répondre
 
 
# 19-06-2011 12:07
les supporters et les journalistes camerounais manquent tout simplement de sixieme sens.il tjrs attendre la debacle pour dire ceci ou cela.pourquoi n'avoir pas tire la sonntte d'alarme tres tot dans vos colonnes!vos annalyses sont tjrs comme des images video.elles viennent apres un evenement.anticipez messieurs.et dans tous les domaines je vous en prie.
Répondre
 

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