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● On aurait voulu parler de football qu'il y en aurait matière. Même si il est apparu que cette 28e édition de la Coupe d'Afrique des nations ne pouvait avoir que le niveau des équipes présentes, elle nous a rappelé que le football n'a pas perdu de son enthousiasme sur ce continent.


Le président de la fédé Zambienne K. Bwalya tenant le trophée © Getty Images

La Zambie n'est pas une surprise

C'est l'une des choses qui nous ont paru amusantes lors de cette CAN 2012. Plusieurs avaient un instant pensé que les Chipolopolos étaient une surprise, comme si Angola 2010 était si lointain. Finissant en tête de la poule du Cameroun, nous avions pu voir de cette équipe séduisante et solide, un jeu propre livré par son effectif à l'esprit d'abnégation mais surtout humble. Au bout du compte, cette équipe zambienne a su nous réconcilier avec une expression pure et simple du football.

Oui ! Avec les Zambiens, nous avons appris que pour gagner, on n'est pas obligé de changer sa nature. Jouant avec ses armes techniques, son mental, sa détermination, sa générosité mais surtout en bloc inébranlable, la Zambie a exprimé le symbole de l'unité de tout un peuple. Ainsi parés, ces magnifiques vainqueurs ont su garder les nerfs solides pendant les moments critiques des matches de poule à la finale. Ce qui signifie aussi que pour devenir champion d'Afrique, il faut un état d'esprit bien trempé, loin de la suffisance et des clichés véhiculés par les médias partisans !

La finale comme révélateur et d'amères déceptions

Au finish de cette compétition, le coach ivoirien François Zahoui nous a soudainement paru sans inspiration devant la machine à déjouer zambienne. Il ne fut pas non plus aidé par ses cadres issus de championnats éprouvants et qui ont affiché les limites du jour d'une équipe rapidement usée.

Zahoui a-t-il manqué d'expérience ? Nous en sommes arrivés à nous poser la question lors de la séance de tirs au but lorsqu'Éboué, désignant les tireurs s'est heurté au refus de Gervinho en première série. C'est d'ailleurs ce dernier qui, sous la contrainte, manquera le 8e tir ivoirien qui scellera le sort des éléphants

Cette CAN nous a aussi étonnés par la médiocrité de certaines formations données comme favorites. Le Maroc d'abord, puis le Sénégal qui a présenté une équipe moribonde malgré les joueurs de qualité évoluant dans les championnats européens. Il faut dire dans le cas des Lions de la Teranga que le manque d'expérience d'Amara Traoré ne lui a pas permis de faire la transition entre la phase de qualification et la phase finale proprement dite.

Même situation avec Éric Gerets qui, à la barre des Lions de l'Atlas marocain, n'a pas su tirer le meilleur de son riche effectif. Les deux coachs ont oublié qu'il y a une règle à retenir pour une compétition de ce type et elle est simple : on ne perd pas le premier match de poule car on n'a plus beaucoup de temps par la suite pour effectuer des réglages avec une équipe plongée dans le doute. Tous les entraineurs le savent car en cas de défaite, on a plutôt tendance à tout chambouler, ce qui ne garantit pas la cohésion. À chacun d'en tirer les leçons pour le futur !

De la non-invitation de Roger Milla aux droits de télévision

La CAN est une fête pour le football africain, un moment de communion d'échange entre les générations, de reconnaissance pour tous ceux qui ont servi ce continent et ce sport. Et Dieu seul sait si Roger Milla remplit ces conditions. Le choix des autorités de la CAF d'abord, et des pays organisateurs ensuite, de ne pas convier le footballeur africain du siècle est tout sauf un oubli. L'histoire du football s'écrit par les footballeurs et non par les parades à caractère politique. Nous avons vu Pelé auprès du président gabonais, ensuite Samuel Eto'o motivant les joueurs gabonais en présence de leur président, esquissant même un pas de danse avec eux. Puisque le ridicule ne tue pas, il faut juste souligner qu'on ne devient pas une grande nation de football parce qu'on a organisé une CAN. Encore faudrait-il respecter ceux qui ont marqué et fait l'histoire de cette compétition.

La jeunesse africaine attend de voir ses héros et non des icônes venus d'ailleurs. Nous n'avons rien contre Pelé mais l'histoire du football de notre continent a d'abord besoin de ses idoles et non des autres. Loin de nous cette Afrique qui passe son temps à calquer les autres et méprise ce que nous avons de plus cher. Il revient à la CAF de garantir au-delà des luttes d'intérêt et de cabales venues de la FIFA, l'identité africaine à tout prix. Si les responsables n'en veulent plus, il ne leur reste plus qu'à effacer les œuvres de cet homme de nos mémoires. Mais qu'ils s'accrochent car ce sera mission presqu'impossible !

Enfin, la CAN est-elle devenue l'otage de son appellation ''CAN ORANGE'' ? En choisissant l'option du « naming » promotionnel de cette compétition, la Confédération africaine de football a certes obtenu une enveloppe conséquente mais depuis 2010, la compétition bat de l'aile sur le plan de sa dimension populaire. Simplement à cause de la transposition en Afrique de la rigidité européenne et occidentale des droits tv dans un environnement concurrentiel inexistant qui prive une immense partie des Africains de la retransmission des matches. En optant pour ce choix, la CAF n'a pas tenu compte de la particularité du continent qui ne dispose pas de grand groupe audiovisuel capable de maintenir le football au cœur du peuple. Le football-business, oui, mais tant que celui-ci reste populaire sinon il ne nous reste plus qu'à acheter des jeux vidéos et de rêver.


CAN Orange © Getty Images

Nous espérons donc que la CAF réfléchira aux solutions qui maintiendraient ce sport au cœur du peuple. Pour nous, il serait plus juste que l'Africain le plus démuni puisse être capable de s'offrir un match de poule ou de voir sa nation jouer au football sans péage. Si la tendance se maintient, nous avons bien peur qu'en 2013 nous revivions le fiasco TV qui nous suit depuis 2010. Il est temps de changer et ce n'est qu'une question de volonté.

Daniel Nsongo

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