Mondial U20 : Il y avait du coeur, mais cela n'aura pas suffi pour les Lionceaux
● Difficile de dégager un favori avant le huitième de finale de Coupe du Monde U-20 de la FIFA 2011 entre le Cameroun et le Mexique. De fait, les... [Lire la suite]
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31 Juillet 2011
● L'instant était particulier face à la Nouvelle Zélande. Lorsque Tchaha trompe malencontrueusement Efala pour marquer contre son camp, le "doyen" Yaya Banana vient le relever sans manières et lui demande de continuer. Ce geste de solidarité est l'une des nombreuses qualités du groupe mis sur pied par Martin Ndtoungou Mpilé.
Le Onze entrant contre la Nouvelle Zélande © Getty Images
En les voyant évoluer, la première chose qui saute aux yeux c'est que les enfants sont prêts physiquement. En dehors du flottement des premières minutes, les Lionceaux ont carrément asphyxié les Kiwis néo-zélandais. Une intensité qui s'en est allée crescendo en deuxième mi-temps. La préparation pour la CAN juniors d'Afrique du Sud en plus de la compétition elle-même, suivie des escales ouest-africaine et vénézuélienne ont donc eu du bon.
Sur le plan technique et tactique, malgré le péché de précipitation qui se règlera sans doute très vite, la sélection junior camerounaise est plus qu'au niveau. Même si l'opposition néo-zélandaise n'était pas particulièrement solide, on ne doit rien enlever aux coéquipiers du capitaine Jean Effala. Excellente tenue de balle, alternance entre jeu court et jeu long, disponibilité et options multiples permanentes pour le porteur du ballon. Ce jeu en mouvement rappelé par Ndtoungou Mpilé est ce que de nombreux sélectionneurs oublient d'insuffler à leurs formations.
Clarence Bitang à la manoeuvre © Ernesto Guzmán Jr / El País
En regardant le match en reprise, on se rend compte combien flagrante est cette maturité de jeu. Pas de posture inutile mais des formules élémentaires du jeu avec et sans ballon. Marquage-démarquage, dédoublements classiques, le une-deux dans un mouchoir et les déploiements en éventail lorsque le milieu de terrain est congestionné. Du bel art avec à la baguette, quoique timidement, un certain Clarence Bitang. Émoussé en milieu de deuxième mi-temps, il aura quand même fait montre de beaucoup de classe. Que dire alors que Franck Ohandza ? Un avant-centre comme on les aime. Technique, physique, accrocheur qui donne envie de passer le ballon. Oyongo, Tchaha ou Atouba, tous les autres méritent également d'être cités tellement ils ont crevé le petit-écran.
Les rares reproches, qui valent pour toute l'équipe, sont de rechercher systématiquement la faute alors qu'un peu de tenacité pourrait mener à conclure des actions dangereuses, et le manque de tirs à distance. Cette génération a le bonheur de jouer avec un ballon exceptionnel. Le Speedcell, comme le Jabulani, est un cauchemar pour les gardiens de but et un délice pour les joueurs de champ. Il n'y a qu'à voir avec quelle vélocité il se propulse quand on réussit une bonne frappe. Chercher et trouver le cadre de temps en temps doit également servir d'option pour les Lionceaux. Nous ne doutons pas une seule seconde que Martin Ndtoungou Mpilé le leur a fait savoir.
Le sélectionneur Martin Ndtoungou Mpilé © Getty Images
Cela dit, les lendemains de veille ont souvent été décevants pour les sélections camerounaises en haute compétition mais nous croyons, sans trop nous tromper, que le Portugal et l'Uruguay devraient se méfier. Leur prestation d'hier ne nous a pas du tout impressionné et si les nôtres haussent le jeu d'un cran, il peut se passer de belles choses en Colombie. Pour la famille du football en général, mais aussi pour cette grosse communauté afro-colombienne venue communier avec ses lointains cousins d'Afrique. C'est un peu cela aussi la magie du sport.
Léopold Nséké
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