By A Web Design

● En remportant l'Euro face à l'Italie, la Roja a réalisé un triplé historique Euro-Coupe du monde-Euro.


Vicente Del Bosque, le maître d'oeuvre
© Getty Images

"Le football est un sport qui se joue à 11 contre 11, et à la fin, ce sont toujours les Allemands qui gagnent". Cette célèbre maxime du buteur anglais Gary Lineker est tombée en désuétude dimanche 1er juillet à l'occasion de la finale de l'Euro. Désormais, ce sont toujours les Espagnols qui gagnent ! A Kiev, les joueurs de Vicente del Bosque sont entrés dans l'histoire en devenant les premiers à remporter consécutivement l'Euro, la Coupe du monde puis de nouveau l'Euro. Les Italiens, que l'on croyait capables de les priver de cet exploit, n'ont rien pu faire. Mais comment pouvait-il en être autrement ? La Roja est la meilleure équipe de ces quatre dernières années. Et cela ne doit rien au hasard.

Le football est simple comme le toque

Francesc Fabregas ne court pas, il vole. Comme tous ses coéquipiers, le milieu du FC Barcelone, qui a fait le bonheur d'Arsenal sept années durant, est capable de transpercer à lui tout seul une défense, aussi cadencée soit-elle. Et de garder la lucidité nécessaire pour offrir un but. Ce dimanche soir, il l'a nouvelle fois montré. Le quart d'heure de jeu n'est pas encore atteint : le petit lutin David Silva fusille de la tête Gianluigi Buffon, le meilleur gardien du monde encore aujourd'hui à 34 ans.

Moins de trente minutes plus tard, les Ibères offrent aux yeux de l'Europe l'autre facette de leur jeu. Ce fameux "toque" qui consiste à multiplier les passes jusqu'à que l'adversaire perde la boule. A la baguette, Xavi Hernandez, autre lutin de la sélection espagnole. Le trouver est un réflexe pour ses amis. Doté d'une technique irréprochable et d'un moteur infatigable, le meneur du Barça est capable de tout. Surtout du meilleur. Face au jeu, le regard à 360°, il analyse. Et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, il lance son futur partenaire de club, le jeune Jordi Alba. "Gol !" Le football paraît simple avec les Espagnols. Pour leur victime du soir, la fin du match sera un supplice.

Au retour des vestiaires, les Transalpins, têtes dans les chaussettes, se compliquent encore un peu plus la tâche. Cesare Prandelli, qui en moins deux ans à la tête de la Squadra Azzurra a révolutionné son jeu, ne peut remplacer le joueur du PSG Thiago Motta, blessé quelques minutes seulement après son entrée en jeu. A onze contre onze, c'était déjà compliqué. A dix contre onze, c'est mission impossible. Au final, ils s'inclineront quatre à zéro. Net et sans bavure.

Une génération exceptionnelle

A la tête de la "Roja" depuis 2008, Vicente del Bosque est parvenu à tirer le meilleur d'une génération de joueurs exceptionnels et encore très jeunes. Un groupe constitué pour l'essentiel de joueurs issus de Barcelone et du Real Madrid. Il a surtout su maintenir la cohésion de cette équipe malgré les nombreuses rivalités qui ont rythmé les "clasico" entre les deux clubs depuis deux saisons.

A l'image du FC Barcelone, Vicente Del Bosque a pris l'option de jouer cet Euro sans attaquant de métier, préférant souvent positionner "Cesc" Fabregas en pointe plutôt que Fernando Torres. Un choix qui n'a pas empêché les Espagnols de réaliser un récital offensif face aux Italiens. Un pari réussi, donc. Moins flamboyante et moins enthousiasmante, l'Espagne a retrouvé au moment où elle semble l'avoir décidé, dans cette finale, toute sa virtuosité.

Côté Italien, le score est lourd et sévère tant cette équipe a enthousiasmé durant la compétition, emmenée par le métronome Andrea Pirlo, en larmes à l'issue de cette finale, pour sans doute sa dernière compétition internationale. Après son doublé face à l'Allemagne, on attendait beaucoup de Mario Balotelli. Peut-être trop. Il est retombé dans ses travers, multipliant les signes d'énervement. Mais à 21 ans, l'avenir lui appartient. On le retrouvera sans doute en 2014 lors de la prochaine Coupe du monde au Brésil. L'endroit rêvé pour l'Espagne de réaliser un quadruplé qui semblait inimaginable avant l'émergence de cette génération dorée.

Sébastien Billard - Benjamin Harroche
Le Nouvel Observateur

Tags:
Latest Articles

Ajouter un Commentaire


Rafraîchir

LE MOT DE LA RÉDACTION

DU TAC AU TACKLE

VOS COMMENTAIRES

AILLEURS SUR LE WEB

NEWSLETTER

Inscrivez-vous à notre NEWSLETTER et recevez le meilleur de l'information sur le football camerounais. Faits, analyses et opinions.

LECTURES