16 Juin 2012

● À une époque où la radio régnait dans le grouillant milieu des médias et qu'en Afrique, nous buvions avec délectation les reportages des Abel Mbengue, Kabiné Kouyaté et autres Tshimpumpu Wa Tshimpumpu, le Français avait le don de fasciner et d'agacer à la fois à travers France Inter.

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À cette époque là, la passion du journalisme nous avait forcé à allonger nos antennes et la France, que l'Histoire à mise sur notre route, aura servi de champ d'apprentissage à plusieurs générations de chroniqueurs en herbe. Alors, si la disparition de Thierry Roland chagrine les gens du métier et ceux qui appréciaient sa verve, elle rappelle autant de mauvais souvenirs à d'autres en raison de son verbe très souvent baveux.

Tranchant, à la limite condescendant, paternaliste voire raciste, Roland trouvait toujours le moyen de placer dans un commentaire, la phrase déplacée, le mot qui choque. Plusieurs se souviendront de son interrogation sur l'arbitre tunisien qui accorda en 1986 un but de l'Argentine entaché de la "main de Dieu" de Maradona contre l'Angleterre. Tout récemment encore, il traita l'Ukraine de "pays à la con".

Pas très diplomate, il manquera toutefois à la colonie journalistique pour sons sens aigu de la formule et sa très bonne connaissance d'une discipline qu'il maitrisait jusqu'au bout des doigts. C'est ici que son métier croise celui des premiers chevaliers du micro en Afrique, dont notre incomparable Abel Mbengue. Mais là s'arrête le parallèle, tant notre Mbengue national par exemple, avait du respect pour tous les adversaires du Cameroun sur un terrain de football.

Sa disparition nous rappelle également ce qu'on doit faire ou pas en matière de communication, surtout quand on a la responsabilité d'informer le public.

Léopold Nséké

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