18 Avril 2012

● Dans un communiqué publié ce mardi, la CAF annonce la distribution de 6 ordinateurs portables et d'un kit médical essentiel pour les premiers soins et les autres problèmes auxquels font face les athlètes professionnels. Le geste semble louable mais n'est qu'une mesurette dans l'océan des besoins élémentaires du football africain.

Rappelons que l’objectif principal du programme est d’aider les Associations Membres de la CAF à établir des projets de développement à long terme, innovants et tangibles concernant les infrastructures du football pour en faire bénéficier les joueurs, les spectateurs et les professionnels du football tels que les médecins et les représentants des médias. Sur papier cela semble cohérent.

Sauf que, louable dans l'intention, ce projet ne rejoint rien de contraignant en termes d'objectifs véritables pour des associations nationales qui, par ailleurs, gèrent les fonds qui leur sont alloués de manière opaque et sont engagées dans le développement du football et de ses infrastructures comme des escargots dans un marathon.

La Confédération africaine de football et la Fédération internationale de football association manipulent d'immenses sommes d'argent et répartissent cette manne à travers des objectifs bâtards. Les petits programmes injectés ici et là, à la faveur de nécessités généralement complaisantes, sont largement insuffisants et souvent inadaptés.

Nous ne citerons pas la multitudes de structures réalisées qui s'apparentent plus à de l'assistanat qu'à un véritables action de développement. Pas plus que nous ne mentionnerons les mises à niveau de ressources humaines, qui, faute de débouchés, ne servent généralement pas grand chose.

Tout se passe comme si on se contentait de dérouler un calendrier et justifier un certain nombre d'investissements. En fait, on en est à se poser les mêmes questions depuis plus d'une décennie tant rien n'a réellement décollé au sein des fédérations nationales africaines et où dans la majorité des 53 pays membres, tout ou presque reste à faire.

Il nous semble que la chose la plus élémentaire serait d'exiger dans un cahier des charges rigoureux la tenue d'une gestion administrative conséquente et la mise en place de dispositifs médicaux de permier ordre. Combien de scandales se font jour au sein des fédérations africaines ? Quelles solutions véritables a-t-on apporté pour les régler ?

N'est-il pas temps aussi que les États soient partie prenante d'un sport qui génère tant de revenus sans les redistribuer équitablement ?

Tant mieux si ces ordinateurs et ces équipements médicaux, qui d'ailleurs se retrouveront loin de leur but premier, soulageront la conscience des dirigeants de la CAF. Et tant pis pour le peuple du ballon rond, joueurs et spectateurs.

Léopold Nséké

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