02 Mai 2012

● CFB entamera bientôt une série complète sur l'état des lieux d'une discipline déclinante. Le pays de référence, celui des grandes premières continentales et internationales, n'a plus d'identité.

Une formation historique de l'Oryx de Douala, premier champion d'Afrique des Clubs
© DR/Fondation ORYX-JEMEA 2010

La fièvre du football vécue depuis les années 50 jusqu'au Mondial référence de 1990 et l'éphémère explosion de l'an 2000 est retombée. On ramasse les titres à la va comme je te pousse. Un seul club domine sans partage les compétitions nationales. Les clubs mythiques ont sombré dans l'indifférence générale et de jeunes loups aux dents longues ont monté de pseudo-clubs en officines de trafics de toute sorte.

Pour ceux qui se demandent de quoi on parle doivent se souvenir que le championnat national c'était du très haut de gamme durant près de 20 ans : Canon, Tonnerre, Lion, Dragon Ydé, Union, Dynamo, Caïman, Léopard, Dragon Dla, Foudre, Diamant, PWD, Prison's, Épervier, Aigle N'samba, Racing, Aigle Dschang, Étoile Filante et j'en passe.

Même si des individualités assurent un certain travail de relations publiques grâce à leur notoriété en Europe et qu'au pays, des entraîneurs comme Martin Ndtoungou Mpilé, Emmanuel Ndoumbe Bosso et Enow Ngachu s'arrachent les cheveux pour obtenir un tant soit peu de crédibilité avec les sélections nationales de second ordre, la famille des Lions Indomptables ne fait plus vraiment peur.

Les filières de gardiens de but et de créateurs de jeu ont presque vécu. Ne reste qu'une armée de porteurs d'eau qui pallient la nonchalance des rares moteurs qui étalent plus leur paresse qu'une lecture de jeu et un dynamisme réguliers.

Certes, l'attaque vient au secours du pitoyable portrait étalé depuis une bonne décennie, mais tant que les rouages ne seront pas réajustés, il y a fort à parier que l'avenir demeurera tout autant hypothétique.

Des membres du Léopard historique de 1973. De gauche à droite : Doumbe Léa I Philidor dit "Koyo",
Gozo Daniel, Miller "Milla" Roger, Doumbe Léa II Aron François alias "Datou". © DR/Collection privée

Les tribunes et contributions qui vont suivre dans nos colonnes auront force de proposition pour une discipline qui ne doit pas mourir.

L'an 2013 sera un tournant pour l'organisation du football au Cameroun avec les échéances électives à la Fécafoot, la CAN en Afrique du Sud et l'avant-veille d'un rendez-vous historique au Brésil en 2014. Nous devrons être à ces carrefours avec du sang neuf, pétris de vraies certitudes et non parés d'arrogance empruntée.

Léopold Nséké

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