Pays-Bas : quel gâchis !

11 Juillet 2010

● Dans une finale que Lambert Van Marwjik a voulu pour guerre de tranchées, il aura perdu au change de la pire des façons. Figé sur une seul schéma tactique, alors qu'il disposait de profondeur technique, le sélectionneur néerlandais a manqué son rendez-vous avec l'Histoire.

L'Espagne, championne du Monde © Photo Reuters

Huit cartons jaunes, un carton rouge et une défaite. Voilà le bilan Oranje d'une finale qu'il auraient dû aborder avec plus de confiance. A quoi cela aura-t-il servi de garder Rafael Van der Vaart sur le banc. Pourquoi avoir fait rentrer Eljero Elia, si ce n'était que pour lui attribuer des tâches défensives. Joker intenable, van Persie, Robben et Sneijder ont passé le temps à s'échanger le cuir alors qu'il se morfondait sur le flanc gauche. Manifestement, la lucidité avait fui le camp des vaincus car ce ne sont pas non plus les anémiques contres plus ou moins bien négociés par Robben qui auraient pu sceller le sort des Espagnols.

Le couronnement de la Furia Roja, meilleure équipe du tournoi dans le dernier droit, sur le plan du jeu et de l'intensité, est légitime. Ce dimance à Soccer City, les poulains de Vicente del Bosque avaient de nouveau toute leur classe à étaler et on se demandait jusqu'à quand allait tenir la forteresse batave. La réponse vint d'Andres Iniesta qui réussissait à crucifier le très héroïque Maarten Stekelenburg à la 116^e minute. L'aboutissement d'un numéro en solo de ce collectif obsédé par la possession du ballon et qui planta sans cesse des banderilles.

Cette victoire de l'Espagne, la première en Coupe du Monde, vient également couronner une tradition footballistique. Un jeu construit patiemment au sein des sélections avec des joueurs d'exception. Cette génération méritait logiquement et largement de se retrouver au sommet du football mondial, dominatrice qu'elle est, depuis maintenant trois ans. Après la Coupe d'Europe, la Coupe du Monde, un enchaînement rare dans le monde du football européen et qu'on ne verra sans doute pas avant longtemps.

Aimé Dipita et Léopold Nséké