
Au cimetière des dinosaures du football africain
● Contrairement à ce qui semblait être attendu par une bonne frange de supporters africains, nous assistons à une Coupe d'Afrique des nations de... [Lire la suite]
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19 Juin 2010
● "La foi est la ferme assurance des choses que l'on espère et la démonstration de celle que l'on ne voit pas". Le Cameroun semble s'être approprié ce passage biblique et les instances dirigeantes du football donnent l'impression depuis quelques temps d'en avoir fait leur maxime. A la veille de matchs importants, le pays tout entier jouit d'une confiance indéfectible en sa sélection comme si cette nouvelle situation effaçait les échecs passés.
On a le sentiment que la population vit dans quelque monde mythique dont les fondations seraient probablement des gloires passées. Les pronostics vont bon train à l'avantage de cette sélection qui « écrase tout » sur son passage et l'ensemble de la population se plonge dans une sorte de folie collective. C'est le moment de toutes les absurdités, la quasi-totalité du peuple au nom d'un nationalisme ubuesque est comme plongée dans une espèce d'hibernation mentale dans laquelle la raison semble céder la place à une forme de délire collectif. Ceux ayant réussi à sortir des geôles de cette hallucination doivent s'abstenir de proposer désespérément un raisonnement scientifiquement conçu et sont contraints de laisser la place à tout type de charlatans et marchands d'illusions.Les grandes messes cathodiques - dont l'objectif est de déformer la perception aussi bien visuelle, qu'intellectuelle sur cette sélection de "rentiers" qui ne vit que des acquis sportifs des générations précédentes - battent alors leur plein et sont animées par des « Chamanes ». Tout y passe, de l'éloge aux hallucinations hypocrites quand à la possibilité de gagner une coupe du monde. On nous sert à l'envie la capacité de certains de nos cadres à obtenir des trophées personnels. Nous sommes au cœur du Cameroun des grandes ambitions. La situation prêterait à des éclats de rires si elle ne masquait pas des réalités moins drôles sous le bruit. Non pas que nous ne croyions à nos jeunes sportifs à fort potentiel. Nous sommes simplement profondément convaincus qu'aucun véritable succès ne se construit avec autant de légèreté. Si le Cameroun est riche de ses hommes et de ses ressources, il devrait également penser à son enrichissement infrastructurel et organisationnel.
Le football, seul compartiment qui semblait être épargné du marasme ambiant, représentait l'une des rares images d'un Cameroun fier. La face visible de cet « iceberg » donnait l'impression au vue de ses résultats d'être épargné par la descente aux enfers générale. La sélection du début des années quatre vingt qui reste à notre avis de loin l'équipe la plus talentueuse et équilibrée de ces trois dernières décennies était le fruit d'un travail de longue haleine réalisé aussi bien par entraîneurs étrangers que nationaux. C'était l'époque au cours de laquelle ces derniers résidaient et travaillaient dans le pays.
Au moment où nous frôlions l'exploit au Mondial 90, l'improvisation commençait à gagner du terrain au détriment de la méthode et du travail. Nous avons eu le bonheur d'avoir fort heureusement à cette époque, des jeunes volontaires et relativement patriotes qui par bonheur étaient conduits par un vieux lion. Sa détermination et son talent unique l'ont imposé malgré certaines réticences, comme la figure maîtresse de cette équipe. Son jeu et ses actions ont permis de réécrire des pans entiers de l'histoire du football et l'ont couronné roi. Nous n'étions pas encore dans la profusion des mots.
A partir de l'exploit du Cameroun en général et du « Vieux Lion » en particulier, les préjugés quant à la capacité des équipes africaines à concurrencer les autres sélections ont été jetés aux orties de même que ceux sur un joueur qualifié d'âgé de tenir face aux plus jeunes et de les transcender par son expérience et son talent lors d'une compétition majeure. Notre aveuglement "mystique" ne nous laissait pas percevoir que les gloires du moment présageaient le début de lendemains qui déchanteraient.
Vint soudain, ce fatidique 14 juin 2010. Une journée à priori comme les autres, un moment qui se présentera à nous comme une opportunité parce qu'on l'espère vivement qu'elle finira par sortir les supporters camerounais de leur chimère et fera d'eux des aficionados adultes. Le monde du football camerounais étourdi par la fessée nippone semble pourtant n'être pas réveillé par cette fourbe surprise. Le vieux lion par un cri de désespoir a pourtant tenté de tirer la sonnette d'alarme. Une certaine partie du monde football au lieu d'essayer de comprendre le message qu'il essayait de faire passer s'est contenté de tomber dans la facilité en lui intentant un procès en sorcellerie. Dans le Cameroun "des grandes ambitions", vous êtes prié de donner un avis sur autrui uniquement après vous être assuré que vous êtes mieux loti financièrement.
Aucun chantier n'est réalisable sans méthode : « la vraie magie c'est le travail ».
Pendant que les autres nations, ce sont données plusieurs mois voire des années de préparation à la Coupe du Monde, le Cameroun s'est offert un ballet de sélectionneurs de niveau douteux. Du maire germanique au consultant sportif - entraîneur au chômage - en passant par un septuagénaire allemand sans relief et sans palmarès.
Paul Le Guen, venu au Cameroun tel un messie à certes réussi à sortir les Lions "Indomptables" de l'impasse dans laquelle ils se trouvaient. Il a cependant, montré sa capacité à s'adapter aux pratiques curieuses du football camerounais et prouvé de fait, son incapacité à manager un projet d'une telle envergure. Comment comprendre du reste qu'un joueur -Bédimo Samè - ayant été l'un des moins mauvais de la pitoyable sélection camerounaise présente à la CAN soit purement et simplement sorti de la liste de notre « sorcier blanc »
La Coupe du Monde en ligne de mire, le messie attitré se contente de passages furtifs et onéreux à Yaoundé et dans les stations balnéaires camerounaises, sinon il occupe le plus clair de son temps à des activités plus ludiques loin de ses bases, excusez la méprise, loin de nos bases. Il essaye de créer des mécanismes et une dynamique de groupe sans des cadres à qui il a gracieusement offert plusieurs jours de vacances. Est-ce digne de "professionnels" de cette envergure ?
Au moment où les sélections sérieuses élaborent une stratégie pour préparer l'avenir, les camerounais s'emploient comme la cigale de la Fontaine à chanter - cultivant amateurisme, improvisation et intrigues. Ils invoquent les « dieux » sans avoir au préalable travaillé et attendent la providence qui bien souvent a été de leur côté. Hélas l'après-midi du 14 juin, Dieu a changé de nationalité.
Eh bien "valeureux" Lions - devenus parfaitement domptables- maintenant que la compétition est entamée, dansez !
Alain-François Epée
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Commentaires
Pour ce qui est de l'équipe des lions indomptables et de son encadrement, il ne suffit certes pas d'avoir des individualités et du potentiel pour prétendre à de bons résultats. Il faut encore que l’ensemble des ces forces puissent se retrouver autour d'un objectif commun et de concert, mettre en œuvre les moyens pour l'atteindre. Mais pour y parvenir, il faut savoir intégrer la notion d’ensemble et l’impulsion d’un système cohérent au sein duquel les rôles et responsabilités sont définis dans le seul objectif d’atteindre le dessein glorieux auquel on aspire. "En sommes-nous si éloignés?" La réponse est affirmative et avec grand regret.
cet article a le merite de mettre a plat les incurie observees chez nos lions depuis deja plusieurs decennies.
L'auteur ne semble pas souhaiter que la cm soit finie. Il me semble qu'il suit la logique qu'il a commencee dans un article precedent ou il nous demandait (ou se demandait qu'etions nous aller faire a Nfandena)?
Nous invoquons les Dieux alors que le Japon invoque le travail realise par son equipe pour cette coupe du monde (66 matchs de preparations)al ors que nous reposons nos joueurs.
Cet article met le doigt pendant la coupe du monde sur les tares de notre gestion epiciere de l'equipe nationale.
A vous lire on dirait que les Milla Mboma Nkana, Jean Lambert Nang avaient torts de denoncer toutes les derives que nous vivons aujourd'hui.
Je me demande qui sont les vrais patriotes camerounais?
Seul Dieu le sait