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● Boosté par un surprenant capital de confiance acquis après des victoires sur des sélections très moyennes, l'équipe nationale du Cameroun s'offre, pour de mystérieuses raisons, le luxe de délocaliser une rencontre capitale pour la qualification à la Coupe d'Afrique des nations.

Garoua, la ville désignée au pied levé, connait en cette période de l'année des températures avoisinant les 40oC à l'ombre. En outre, s'y rendre depuis que la compagnie aérienne nationale est passée au statut de fictive tient lieu de véritable gymkhana. Enfin, cette région a été identifiée quelques jours auparavant comme le foyer d'une épidémie hautement mortelle. Une épidémie d'une autre époque.

Contraint par les gestionnaires du football camerounais à tirer un bilan à l'issue de chaque rencontre des Lions, nous osons croire que les approximations d'hier, matérialisées par le calamiteux parcours sud-africain, ne se sont pas imposées comme modèle de gestion. Vu sous un angle extra-sportif, le choix de Garoua  aura vraisemblablement été bénéfique. Il aura permis d'admirables découvertes : le « génie » de certains responsables du football camerounais, la « richesse » des infrastructures de ce pays et le «dynamisme » de son trafic aérien.

Tout est sous contrôle

Sur le plan purement sportif, serait-il désobligeant de penser qu'il est irrationnel de demander à de jeunes gens évoluant pour la plupart dans des pays où la température se situe aux environs de 20oC de s'adapter dans un très court laps de temps à une température deux fois plus élevée.

Permettez-nous de penser que pour des sportifs de haut niveau, les conditions de voyage optimales ont une incidence sur leurs performances. Est-ce bien sérieux de tester la robustesse de jeunes gens dans une zone à haut risque sanitaire ? Selon une voix autorisée, l'épidémie aurait été « maitrisée » mais les joueurs néanmoins vaccinés quelques jours avant la rencontre. Nous accusera-t-on de mauvaise foi, si nous nous questionnons sur les dysfonctionnements à court terme de l'organisme après l'application d'un vaccin.

Les créatifs responsables du football camerounais sembleraient avoir oublié des notions aussi sommaires que le temps d'adaptation du corps aux écarts de températures, les conditions idéales de préparation de match et plus que des considérations sportives, la protection élémentaire de la vie. N'aurait on pas atteint les sommets de l'absurde ?

L'entraineur fantôme et ses choix

L'empreinte du nouveau sélectionneur nationale tarde à être palpable. Il se montre encore moins visible que ses intermittents prédécesseurs. L'équipe semble être tenue par son adjoint numéro un qui occupe singulièrement l'espace médiatique.

Son travail le plus remarquable se résumerait à demander - comme ses patrons - à ceux que l'on a qualifié de « bannis » de l'équipe nationale, de regagner leur place. Des garçons qui ont par ailleurs fait leurs preuves aussi bien en club qu'en sélection. Quelle logique commande d'écarter des cadres d'une sélection pour leur substituer des jeunes qui, pour la plupart sont au meilleur des cas des titulaires à part entière du banc de touche de leurs clubs. Aurions-nous atteint le sommet de l'irrationnel ?

La désunion fait la force

Le choix de Garoua présenté comme celui des « joueurs par la voix de choix de leur capitaine » se sera révélé physiquement insupportable pour plusieurs d'entre eux entrainant par la même occasion une pléiade de défections. Les plus téméraires auront livrés un match insipide, désagréable et, au final auront bien été aidés par un coup du sort dans la livraison d'une copie nulle en tout point de vue.

Avant le véritable test contre une sélection sérieuse - celle du Sénégal - le Cameroun à déjà besoin de la Providence pour ne pas faire punir sur ses terres. Garoua aura au moins eu le mérite de ressortir les limites de jeunes hommes trop vite lâchés dans l'arène. Enfin il aura mis en exergue la « grande solidarité » entre les joueurs. A l'heure de regagner leurs clubs respectifs, le capitaine se mettra en marge du groupe et au mépris de l'organisation, quittera la ville par ses propres moyens refusant vraisemblablement le confort de l'avion militaire.

Dans la rubrique des inventions, « les joueurs demanderont- ils par la voix de leurs capitaines » à recevoir les Lions de la Teranga à Bétaré Oya ? Le voyage sera probablement gracieusement offert sur des dos d'ânes.

Alain-François EPEE

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Commentaires 

 
# 18-10-2010 19:12
Excellent article.
PTDR!!!!
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