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● La semaine des jubilés a laissé place à la compétition et à la réflexion. Une victoire sur les "amateurs" de la RD Congo est loin de satisfaire ceux qui aiment et ont aimé le football camerounais, l'un des meilleurs au monde. Il est surprenant de compter encore des Camerounais qui ne saisissent pas cette évidence.


Patrick Mboma jubile avec Mister Georges Weah et Bill Tchato © Christian Gavelle

Le contexte nourri par la célébration des performances enfouies dans la mémoire collective relevait l'exigence d'un public qui a connu sans les aduler des gloires qui crevaient l'écran pendant cette semaine du souvenir. Trois générations partageaient une énième émotion dans les deux stades qui ont accueilli la seule Coupe d'Afrique des nations (CAN) que le Cameroun ait organisée.

Nous avons vu Roger Milla, le héros de 1990. François Omam-Biyik, le bourreau des champions argentins de la même année. André Kana-Biyik, héros de la même expédition; le roc sur lequel pouvait compter le frère. Patrick Mboma, le champion qui a marqué un but par une célèbre bicyclette au stade de France dans un match de prestige en 2000 contre l'équipe de France, et des buts spectaculaires en CAN. L'inévitable Samuel Eo'o Fils a marqué de sa présence la semaine de la nostalgie, lui qui entend laisser ses empreintes en investissant sur les jeunes.

Dans les profondeurs du classement mondial, le football camerounais souffre d'avoir fait des fils aussi célèbres, l'un d'eux étant le mieux payé au monde dans son activité, sans qu'aucune perspective ne se dessine pour son avenir. Qu'est-ce qui fait jubiler tout ce monde, se demande-t-il ?

Il est temps que ces gloires répondent à cette question. Le combat pour le redressement du football camerounais doit se traduire par des actes de chaque Camerounais qui a bénéficié de ce patrimoine légué dans le meilleur esprit de ceux qui nous ont quittés. Je ne pourrais les citer sans en oublier.

Loin de moi l'idée d'abandonner cette fête reservée à ceux qui sont fiers de leur carrière, mais qu'elle serve aussi au football camerounais qui leur a tant donné.

Nier les difficultés d'organisation de ce football serait une injure au public qui souffre depuis longtemps de se comparer à celui de la Guinée Bissau ou celui de la Moldavie. Le salut de notre football viendra d'abord de ceux qui en ont la charge. Qu'ils n'attendent pas des victoires de leur équipe pour tenter de justifier leur maintien à la tête de ce pilier de notre identité qu'est le football. Leur départ est le meilleur geste sportif que le public est en droit d'attendre. Ils serviraient ainsi leur pays.

Tout, ou presque, a été dit pour sensibiliser les acteurs du football camerounais à agir plus efficacement et plus vite pour redonner la fierté, pratiquement la seule d'être fille et fils de ce pays béni des dieux.

Entre mémoire et nostalgie, ce football voit son avenir en noir. Sauvons-le.

Simon TEDGA

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