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● On ne le connaissait pas ou peu avant cette CAN. En quelques semaines, le sélectionneur ivoirien a parfaitement réussi son «examen de passage». Le diplôme l'attend ce soir, peut-être...


© Getty Images

Depuis sa nomination sur le banc ivoirien, après la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud, où il a succédé à Sven-Goran Eriksson, on l'observait. Nous guettions chaque intervention de François Zahoui, nous tentions d'analyser ses choix, de les interpréter aussi. On avait conservé le souvenir d'un joueur de qualité, un pro exemplaire, premier africain de la Serie A italienne (Ascoli) au début des années 1980. On a encore en tête des images de lui, télévisées, à Nancy ou Toulon, balle au pied.

C'est cet homme que la fédération ivoirienne a chargé d'une mission bien précise : mettre en place une sélection qui rapporte au pays le trophée de la CAN. Les ego des uns et des autres, les vedettes, il les a gérés. Tour préliminaire impeccable : six victoires sur six, malgré une situation politico-sociale aggravée au pays. La phase finale 2012 est du même tonneau : trois victoires en poule, deux autres en quart et demie. Et en plus, aucun but encaissé lors des matches de préparation (contre la Libye et la Tunisie).

Avec les médias, Zahoui n'utilise pas la langue de bois

Adossé contre son banc, Zahoui ne sourit jamais. L'homme est perpétuellement en train d'anticiper les mouvements de son équipe. Il vit pleinement ses matches. Corrige, dirige, interpelle ses joueurs. Il a un mentor à ses côtés, dont on parle peu : Yeo Martial, l'homme du sacre de 1992, quand la Côte d'Ivoire avait gagné la CAN sans encaisser de but. Le fluide est passé de l'un à l'autre. Avec ses homologues entraîneurs, Zahoui est très respectueux.

Il connaît bien d'ailleurs son adversaire du soir, Hervé Renard, qui a entraîné à Draguignan (FRA), la région de coeur de Zahoui. Confronté aux médias, le technicien est affable et n'utilise pas la langue de bois. Il rappelle qu'il est le chef, celui qui décide, et n'omet jamais de remercier ceux qui lui ont offert le poste, et ceux qui l'ont conservé.

Sa méthode, empreinte d'un réalisme à l'italienne, n'est pas contestable, puisque les Eléphants sont montés en puissance et qu'ils gagnent en dégageant une impression de sérénité. Le spectacle en moins. Ses joueurs, qui ne l'ont jamais vu jouer, ont appris à connaître et sans doute, à apprécier sa courtoisie mais aussi son professionnalisme.

Et, comme il l'a lui-même rappelé l'autre jour, s'il lui arrive parfois de monter en régime avec eux, il sait aussi faire amende honorable. Zahoui, aujourd'hui, incarne cette excellence africaine, qui devrait donner des idées à certaines fédérations, celles qui ne veulent pas faire confiance à un technicien local. On l'espère, en tout cas.

Frank Simon (FF) à Libreville

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