L'insondable et insoutenable blues des sélectionneurs
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11 Février 2012
● Depuis Garoua où la Yong Sports Academy affronte le Coton Sports FC ce dimanche, le manager général de la YOSA et sélectionneur national des Lions A' revient sur la 28e Coupe d'Afrique des nations qui connaitra son épilogue avec la finale Zambie-Côte d'ivoire.
© DR
À 24 h de la fin de cette compétition, vos pronostics ont été un peu déjoués car vous prévoyiez un bon parcours pour les outsiders...
Je crois plutôt que l'impression que j'avais a été plutôt confirmée. Mis à part une certaine naïveté compréhensible, nous avons assisté à des rencontres de bonne facture de la part de nations comme le Niger, le Burkina Faso ou encore, dans une certaine mesure, la Libye et le Gabon. Vous avez d'ailleurs constaté que ceux qui ont été donné favoris ont eu maille à partir avec ces équipes considérées comme des équipes de seconde zone. Et de tous ces favoris, un seul est présent à la finale, il s'agit de la Côte d'Ivoire.
On a beaucoup parlé de l'européanisation du football africain tout au long du tournoi. Cela ne tue-t-il pas le travail que vous faites en Afrique au niveau de l'expression propre des joueurs africains ?
Je répondrai d,emblée oui. Car, en réalité, nous effectuons un travail de base ici qui est la détection des talents et leur préparation à faire face à toutes les échéances possibles. Maintenant au niveau professionnel en dehors du continent, les talents qui arrivent à décrocher un contrat se retrouvent avec d'autres prérogatives qui sont celles du football business. Et cette réalité là demande au joueur de faire le sacrifice d'une certaine originalité pour plus d'efficacité et de rendement. Les entraîneurs européens qui dirigent les sélections africaines suivent cette tendance là et du coup, ça donne ce que l'on constate sur le terrain. Mais j'espère et je suis même convaincu que cette dynamique va s'amenuiser puisqu'on voit que des entraîneurs africains comme François Zahoui arrivent à diriger un collectif de joueurs "européanisés" et marquer de leur empreinte le jeu de leur équipe. C'est un exemple patent !
Comment jugez-vous le niveau technique des joueurs dans cette CAN ?
Comme je le disais, on a assisté jusqu'ici à plusieurs rencontres de très haute facture. Et s'il y a une bonne qualité de jeu, c'est qu'il y a des joueurs de bonne qualité. Il est difficile de ressortir des individualités du lot mais il y avait une maîtrise absolument appréciable du ballon et du sens de jeu chez tous ces internationaux. Enfin, le technicien que je suis croit que la CAN 2012 aura comblé en profondeur des attentes sur le plan technico-tactique.
Avec du recul, pensez-vous que le cameroun avait sa place dans cette CAN ?
D'abord, il faut dire que ceux qui se sont qualifiés le méritaient et on peut toujours nourrir des regrets. Néanmoins, une analyse froide permet de dire que le Cameroun a péché au niveau de la préparation globale qui a miné psychologiquement le groupe. Pour moi, comme pour tous les Camerounais, cela a été une pilule très dure à avaler que de voir cette compétition se dérouler chez nos voisins sans les Lions Indomptables. Mais c'est la dure réalité du football. Nous devons assumer et tirer des leçons de cet échec pour véritablement ne pas manquer les prochaines échéances.
Propos recueillis par Léopold Nséké
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