By A Web Design

● Mali, Ghana, côte d'Ivoire et Zambie semblent s'être entendus sur une même devise : "Ne pas faire les beaux". Jusqu'ici, hormis quelques éclairs de joueurs comme Youssef Msakni de Tunisie ou Modibo Maïga du Mali, une grande partie des acteurs de cette compétition joue "safe".


Le Mali, un collectif rempli de gauchers. Laissez les jouer. © Reuters

La "désafricanisation" du football continental depuis une quinzaine d'années jusqu'à cette CAN 2012 est tout à fait compréhensible. D'une part, la quasi totalité des sélections présentes en Guinée Équatoriale et au Gabon regorgent de professionnels abreuvés à l'école du "sérieux" et du "réalisme" et d'autre part, les sélectionneurs sont soumis à une pression qui ne laisse guère de place à l'improvisation.

Tout le monde joue son poste, son avenir, sa réputation. Un CV garni de succès vaut bien plus qu'un palmarès de chef d'atelier de reproduction de modèles de peinture de la Renaissance. Résultat, la fantaisie qui éclaire le jeu a disparu des écrans africains. Est-ce surprenant ?

Tout est jugé à l'aulne de l'efficacité comme si déjouer un adversaire, le dribbler, comme le dit le vocabulaire originel du football, ne peut pas contribuer à la victoire. Puisque l'élimination peut venir au bout des 90 ou 120 minutes de jeu, autant se forger, ou mieux, retrouver un soupçon d'identité propre. Cette identité, Raymond Domenech le rappelait maladroitement en parlant de spontanéité.

Ce manque total de spectacle ne concourt non plus à intéresser les quelques fans de football qui y croient encore. Les stades vides de Bata, Malabo ou Franceville le doivent aussi à un manque de repères, à une absence totale de références. L'Afrique n'a toujours pas pu atteindre les standards nécessaires pour marketer efficacement une compétition de la dimension de la CAN.

Avec 16 équipes sur la ligne de départ, il y a désormais autre chose à faire en plus de s'assurer seulement d'une présence maximale de sponsors. Il faut que l'on ait vraiment l'intime conviction de payer pour aller voir un match de football et non un duel de mécaniciens.

Dans leur mission de développement du football et de l'accompagnement des structures locales, la Confédération africaine de football et les fédérations membres doivent songer à laisser les jeunes pousses jouer au ballon.

Les éducateurs doivent également s'assurer de passer à l'histoire comme ceux qui auront, bien entendu, discipliné tous ces fauves, mais qui leur auront également permis  de réaliser le rêve suprême de tout individu : s'accomplir en apportant du sien au monde.

Léopold Nséké

 

Tags:

Ajouter un Commentaire

Code de sécurité
Rafraîchir

LE MOT DE LA RÉDACTION

DU TAC AU TACKLE

VOS COMMENTAIRES

AILLEURS SUR LE WEB

LECTURES