● Le football a été défini depuis longtemps par les initiés et les penseurs de ce sport qui passionne autant qu'il éloigne lorsqu'il ne produit pas les effets attendus par le public. Au Cameroun où l'on gère tout à la petite semaine, les dirigeants semblent surpris par les résultats que tout observateur averti pouvait prévoir.


Le hideux onze partant de Praia © asemana.publ.cv

Ignorer le classement FIFA ou faire comme si passer de la dixième place à la soixantième n'est qu'une indication passagère montre la difficulté qu'ont certains responsables de notre pays face à la vérité. Et ils se plaisent non pas à s'en accommoder mais plutôt à la nier. Après l'humiliante défaite des lions face au Cap-Vert les dirigeants de la fécafoot ont trouvé rapidement les coupables. Dépourvus d'argument convainquant ceux qui partagent des moments agréables avec eux n'en revenaient pas pour certains d'entendre que les joueurs étaient les seuls responsables de ce résultat car ils sont les seuls acteurs susceptibles de donner la victoire à l'équipe.

Le malentendu est précisément dans cette notion d'équipe et s'agissant d'un sport collectif, que signifie le nous dans « nous avons gagné ou nous avons perdu » ? S'agit-il des 16 joueurs ou plus ? Ou alors il faut y ajouter l'encadrement sportif et administratif. Quant au supporteur sachons qu'il ne partage ni sa joie ni sa défaite .Il ne communique aucun de ces deux sentiments et garde ses distances avec l'équipe jusqu'à sa victoire. Le supporter est égoïste et on n'y peut rien. Par cette attitude il ne veut voir qu'un ciel bleu sous son équipe et ne tolère pas la mésaventure, c'est le suiveur de l'équipe et non un de ses responsables. Il a un beau rôle mais souffre parfois plus qu'un responsable.

Quand on s'extasie devant la beauté du sport en général et du football en particulier on oublie qu'elle peut se substituer à une autre valeur aussi importante : La vérité. Celle du terrain qui se moque des préjugés. Onze hommes contre onze autres avec un ballon. Pour ne pas connaître la cruauté qu'elle provoque il faut à la tête de l'équipe des hommes passionnés mais aussi compétents car toute organisation suppose la gestion intelligente des moyens. Au-dessus, l'État doit jouer pleinement son rôle et fournir ces moyens.

La relance du football camerounais se fera selon un dispositif qui rappelle une fusée à trois étages :

Le premier en partant du bas est constitué de la force publique et ses énormes moyens financiers et d'autorité indispensables au décollage du sport roi. Elle peut faire appel à sa diaspora pour certaines questions.

Le deuxième est la fédération camerounaise liée à la FIFA et à la CAF et disposant notamment du pouvoir d'organiser le jeu des Lions en choisissant le staff technique de l'équipe, la meilleure administration possible, les meilleurs acteurs du terrain .Elle est responsable de leurs performances puisque c'est elle qui les choisit. Cet étage doit être équipé avec une rationalité et une rigueur de gestion de très haut niveau.

Le troisième est le lieu de l'expression sportive des joueurs qui peuvent s'appuyer sur le public quand c'est possible. Il doit y régner un climat propice à la compétition de haut niveau. Sinon l'échec est garanti comme les camerounais le vivent actuellement.

Je termine cette métaphore par l'allumage qui déclenche les réactions et le lancement. Je reste convaincu que le seul carburant dont l'équipe des lions a besoin pour se relancer est une deuxième phase finale de la coupe africaine des Nations sur la terre Camerounaise. C'est elle qui fera construire les équipements sportifs aux normes Fifa et ramènera le public égaré, au stade pour donner de l'élan au football local dont beaucoup disent de plus en plus du bien. Ce sera aussi l'occasion d'inviter le monde du football au pays de Samuel Mbappe Lépé, Roger Milla, Samuel Eto'o. Je ne vois pas une autre solution au problème du football camerounais. Les conciliabules montreront rapidement leurs limites.

Le bénéfice d'une telle décision est aussi politique. Quel cadeau peut-on offrir à la jeunesse sportive si ce n'est cette grande fête du sport qu'ils n'ont jamais vécue. Évidemment cette relance n'est possible que si les hommes en place aiment leur pays et le football. Ceux qui ont déjà prouvé le contraire doivent laisser la place à d'autres acteurs plus compétents et dévoués.

Si les gloires du football camerounais, anciennes ou actuelles adhèrent à cette proposition et la soumettent au sommet de l'État, l'espoir de relancer ce football dans quelques années est permis. Sinon il sombrera.

Simon TEDGA

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