04 Février 2012

● La plus belle démonstration de football n'émane pas de ce Zambie-Soudan où le récent passé des deux nations ne plaidait pas pour une nouvelle surprise des hommes de "Mazda", le sélectionneur soudanais.

Le très expressif Hervé renard sur la ligne de touche © Reuters

Ce ne sont pas les finales de 1963 et 1970 (avec trophée à la clé) et encore moins la défaite en poule contre ces mêmes Zambiens en match de poule (3-0 en 2008) qui allaient permettre de voir affluer une horde de supporters dans les travées du stade de Bata. Si cette compétition, surprenante et alléchante, ne me fait pas spécialement regretter l'absence de certaines "grandes" nations, un quart de finale comme celui-ci n'est pas non plus la meilleure publicité pour la plus grande compétition continentale. Il n'y avait pas de grandes stars continentales mais on espérait une bonne sortie pour ce premier match à élimination directe.

Cela étant, ce jugement n'est nullement dû aux seuls manques, criants au demeurant, des Crocodiles du Nil. Les victoires s'obtenant sur le terrain, leur qualification n'est plus à discuter. La naïveté et le manque d'expérience, non exploitée auparavant par les Angolais ou Burkinabés, ont ici cruellement fait la différence. Le jeu rude parfois employé ne pouvait suffire pour contrer l'adversaire du jour. Ajoutées à cela les blessures de deux éléments soudanais en moins de quarante minutes, et on comprend que la tâche des Zambiens était rendue plus facile que rêvée.

Hervé Renard confirme qu'il est un tacticien parmi les plus intéressants du continent. Son équipe apparaît cohérente et disciplinée. Les buts de Sunzu (15ème), Katongo (66 ème) et Chamanga (86) ne rendent cependant pas parfaite la copie des Chipolopolos dont les errances en défense (manque de communication, mauvais placements...) devront être gommées au prochain tour.

En attendant, les combinaisons sur coup-de-pied arrêtés vues et parfois décisives (comme sur le premier but qui a eu le mérite d'ouvrir les débats), dénotent d'un travail de fond du technicien français. La grande chance étant d'avoir pu gérer un match rendu "facile" par l'expulsion du bon défenseur Salif Eldin (qui a là payé son excès d'agressivité (34 et 65è) permettra certainement d'obtenir un avantage à la fois physique (un jour de repos supplémentaire) et psychologique, important pour finir en boulet de canon! Pour les Zambiens, le meilleur semble à venir...

Patrick Mboma

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