● Sur le cas du sociétaire de Tottenham, la Commission d'homologation et de discipline établit qu'il est récidiviste et que dans son mémoire de défense produit, ses arguments ne rentrent pas dans le cadre de l'Article 9 des règlements qui indique que seule une blessure ou une maladie (constatée par le staff des Lions) peuvent exonérer le joueur d'une convocation. Sur le strict plan de la loi et des règlements, soit.
La nouvelle crinière de Benoît Assou-Ekotto © Getty Images
Tout regroupement des Lions ou des Lionnes indomptables est un folklore permanent, un acte d'improvisation au cours duquel prime très souvent la répartition d'éventuelles retombées financières ou autres. On n'a qu'à voir très récemment l'imbroglio du stage des Lionceaux au Venezuela, la sortie rocamblolesque de ces mêmes Lionceaux après leur élimination au Mondial U20 en Colombie ou encore le camouflet infligé aux Lionnes Indomptables après leur qualification pour les JO de Londres.
Cette attitude est récurrente et se cache derrière de pseudo-questions de lourdeur administrative et de disponibilité de fonds. Pour tous ces gestionnaires dans le civil qui dirigent la chose footballistique, c'est une admission à peine voilée de leur légèreté. On ne peut tout simplement pas prétendre diriger un ministère comme celui des Sports et une fédération aussi prestigieuse que la Fécafoot avec comme seul étendart la défense du drapeau.
La motivation dépasse le seul cadre patriotique et c'est un argument que l'on doit désormais éviter de nous servir quand des internationaux se lèvent pour réclamer un peu de sérieux. Dans une interview donnée à notre collègue Jean-Bruno tagne du quaotidien Le Jour, Benoît Assou-Ekotto révélait avoir indiqué dans une lettre à la Fécafoot, " comme je l'ai humblement dit dans ma lettre à la Fecafoot quand j'ai été convoqué la dernière fois au conseil de discipline, nous avons eu le temps de regarder les lacunes managériales de notre sport et je dois dire que nous sommes accablés par l'incompétence et l'amateurisme. Nous devrions avoir les meilleurs cerveaux et les meilleurs professionnels pour gérer les meilleurs talents que peut avoir l'Afrique. On ne peut pas tout le temps prétendre que c'est la faute des joueurs et jamais la responsabilité de l'administration n'est engagée. Les problèmes que nos grands frères comme Joseph Antoine Bell ont connus semblent les mêmes 25 ans plus tard."
Que cela est donc criant de vérité et devrait interpeller nos dirigeants au centuple ! Parions qu'ils s'en foutent comme de leur première paire de "sans confiance". Si la Commission d'homologation et de discipline trouve que cela ne fait pas partie de son champ de compétence, que ces notes soient refilées au saint des saints de la Fécafoot. Que le très haut comité et le très haut ministère s'asseyent un peu et se disent : "Merdouille, Assou-Ekotto se plaint, Patrick Mboma se plaint, Yannick Noah s'est plaint, Joseph Antoine Bell s'est plaint, les journalistes se plaignent, les Camerounaises et les Camerounais se plaignent et des étrangers se moquent de nous !" Que peut-on faire ?".
Si on attend que les instructions arrivent de la très haute hiérarchie, on peut bien attendre longtemps. En fait, une espèce de résignation malsaine qui ne dit pas son nom s'est doucement installée au sein des rangs et dans les officines, on y compte pour multiplier les bêtises.
Nous rappelons cependant, qu'il ne faut pas rester longtemps sourd aux revendications légitimes des hommes et des femmes car le destin se charge, bien souvent douloureusement, de remettre les choses en place. La dernière élimination des Lions Indomptables poour la CAN 2012 n'est qu'un début et contrairement au passé, la descente semble inexorable parce que pendant ce temps les autres sélections africaines avancent.
La sanction sportive suprême attendue sera un total effacement de la notoriété du Cameroun et la perte de tous les privilèges accumulés depuis la folie du Mondial 1990 en Italie. Nous serons alors un pays comme les autres et cela nous poussera peut-être à faire les choses normalement. I wish !
Léopold Nséké