● Au détour de son escale canadienne, j'ai retrouvé le citoyen lucide et engagé qu'a toujours été l'ancien Lion Indomptable. Il y a près de trente ans que je n'avais pas eu à discuter de vive voix avec celui dont je rejoignais les multiples appréhensions, constats et prévisions sur le football, le sport et la société dans son ensemble.

C'est ce footballeur émérite, un grand-frère qui me précéda à l'Union Sportive de Douala, qui répondit à une lettre dans laquelle je lui annonçais, en février 1987, mon départ du Cameroun pour plusieurs raisons, dont celles qu'il dénonçait et que je ne pouvais plus endurer. J'avais besoin de changer d'air et son conseil de m'en tenir à cette ligne de conduite fut d'un grand recours.


Mon hommage à J. A. Bell à l'Hôtel de Ville de Montréal © Cyrcom Media

Cet aîné n'a pas varié son discours d'un iota, mais l'a plutôt enrichi au cours de ses voyages, ses parades et ses cascades. Il y a chez cet individu une espèce de gymnastique perpétuelle qui anime l'esprit. Le besoin de réfléchir sur presque tout, d'apporter du sien à l'édification d'un environnement humain meilleur.

Si le prétexte de l'autobiographie "Vu de ma cage" a permis de faire le tour d'une carrière riche dans tous les sens, les échanges à bâtons rompus sont encore plus intéressants. À Montréal et à Ottawa, en public ou en privé c'est la même constance du discours qui a impressionné ceux qui n'avaient jamais eu à croiser l'homme en chair et en os. Bien sûr, la langue est toujours bien pendue et certains arguments avancés discutables mais il y a eu en face des multiples auditoires, un intellectuel dans le sens où il s'occupe des choses de l'esprit. Penser d'abord et surtout, sur tout.

Joseph Antoine Bell ne changera donc pas. Sa marque, également littéraire désormais, rappellera à ceux qui se sont mis en devoir de lui barrer la route, qu'il n'achèvera certainement sa "mission" que le jour où les revendications les plus élémentaires des gens normaux seront prises en compte et que des solutions durables seront apportées au sport en général et au football camerounais en particulier.

Le meilleur gardien de but africain du 20e siècle selon l'International Federation of Football History and Statistics (IFFHS) mérite largement les honneurs qui lui sont rendus aujourd'hui. Ce tout nouveau citoyen d'honneur de la Ville de Montréal partira du Canada avec des idées plein la tête mais devra se souvenir de l'impact exercé chez ceux qui, dans les médias, ont eu à lui poser mille et une questions. Il leur a apporté quelques pistes de réflexion simples, directes, construites. Ce qui se voit rarement chez les sportifs de haut-niveau, souvent réduits à des expressions convenues.

C'est cette dynamique, "l'effet Jojo", qui nous accompagne aussi dans la mission que nous nous sommes assignés dans ce site. Dire, dénoncer, confirmer, infirmer, critiquer toujours avec la ferme volonté de voir les choses changer pour le mieux. À ceux qui pourraient nous accuser de détruire la réputation du football camerounais, comme il fut reproché tant de fois à Joseph Antoine Bell, nous rétorquerons que ces dernières années, les responsables de cette discipline au Cameroun n'ont rien fait pour lui donner quelque stature que ce soit.

À toujours naviguer à vue, on en arrive un jour à échouer lamentablement. Ce moment est arrivé et on attend de voir comment ont s'en sortira sans dommages.

Laissez un Commentaire •

Commentaires 

 
# Albert Francois Nyec 15-09-2011 09:43
Quelle avenir pour nos vieux lions-indomptables????????
Répondre
 

Ajouter un Commentaire

Code de sécurité
Rafraîchir

Enregistrer

DERNIERES INFOS



GROUPE E
CALENDRIER ET RESULTATS

NEWSLETTER

Inscrivez-vous à notre NEWSLETTER et recevez le meilleur de l'information sur le football camerounais. Faits, analyses et opinions.

Identifiez-vous



LES LIONS AU MONDIAL