
Charles Itandje, ou l'art de mettre certaines choses au point
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28 Septembre 2013
• Empêtré dans un désordre sans fin, le football camerounais s'accroche à un espoir légitime de se qualifier pour la Coupe du monde afin de redorer son blason. Dans cette perspective boiteuse, un cas fait la une : la retraite supposée ou réelle de Samuel Eto'o Fils.
Samuel Eto'o Fils au Mondial 2010 © Getty Images
Sur le strict plan sportif, nul ne conteste le talent de Samuel Eto'o Fils et il peut encore jouer un rôle important au sein de la sélection nationale. Le problème de Samuel Eto'o Fils au sein des Lions Indomptables est essentiellement celui d'un leadership mal exprimé.
Des indiscrétions aux faits clairement affichés, le capitaine Eto'o semble avoir eu une tendance à croire que l'équipe nationale du Cameroun était sa propriété. Ceci est un constat qui ne brime en rien ses prérogatives. Ces dernières, et il devrait être le premier à le savoir, concernent essentiellement le relais du sélectionneur sur et en dehors du terrain. Son ascendant sur ses coéquipiers devrait en être un de motivation et non d'autre chose. On ne motive pas nécessairement ces derniers en promettant des montres de luxe, pour ne citer que cet exemple incongru.
Pour ce qui est du rapport direct avec le sélectionneur au sujet du classement, le capitaine a un rôle purement consultatif et en cas de doute extrême, il peut lui être demandé de proposer un nom à un poste précis. Parce que c'est lui qui tire le train sur le terrain et maîtrise la donne psychologique du groupe dans le vestiaire. Il n'a pas à aller jusqu'à refuser le remplacement d'un joueur, alors que le sélectionneur reste le seul architecte de la stratégie en cours dans le match.
Je n'ai personnellement pas connu de capitaine de la sélection nationale du Cameroun vouloir s'octroyer le pouvoir que SEF croit être investi. Des plus emblématiques que furent Emmanuel Toto, Léonard Nséké, Emmanuel Mvé, Paul Nlend, François Doumbe Léa II, Thomas Nkono, Théophile Abega, Emile Mbouh, François Omam Biyik ou encore Rigobert Song -dans une certaine mesure-, ils ont chacun à leur façon porté cette responsabilité sans outrepasser les véritables pouvoirs dévolus au sélectionneur national.
SEF a souvent eu la menace facile envers ses coéquipiers © Getty Images
Les multiples sautes d'humeur et récriminations de Samuel Eto'o Fils finissent par lasser et agacer. Ce n'est pas le détester que de le dire et ceux qui le flattent à longueur d'unités MTN ou Orange Cameroun ne l'aident pas en ce sens. On ne construira rien de sérieux tant que l'on n'aura pas rétabli les zones d'influence de chaque responsable de cette équipe. Samuel Eto'o Fils qui réclame un peu plus de considération devrait le comprendre mieux encore.
En attendant de voir arriver la gestion tant attendue de notre football, il faudra s'occuper du groupe chargé de nous mener au Brésil l'an prochain avec le peu de dignité qui nous reste. Le devoir national n'est pas seulement d'ânonner à tout bout de champ que Samuel Eto'o Fils nous est indispensable.
La responsabilité des observateurs et des décideurs est de pouvoir être objectif devant un cas qui divise la nation et nous éloigne des vraies questions. Quels joueurs avons-nous de disponibles pour monter un effectif conquérant ? Quelle stratégie Volker Finke pourrait-il mettre en place pour affronter et dominer la Tunisie de Ruud Krol ?
D'ici là, le principal concerné par tout le brouhaha inutile qui a cours de puis quelques semaines, continue de jouir de se trouver au centre de l'actualité footballistique. Que ses motifs de satisfaction soient inconscients ou pas, il pourrait et devrait comprendre qu'on devra se faire, un jour et le plus tôt, à son absence des rangs de l'équipe nationale fanion de football du Cameroun.
Léopold Nséké
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