02 Février 2012

● Au coup d'envoi, le Sily National de Guinée, à égalité de points avec le Mali, était quasiment contraint à la victoire face à une équipe du Ghana irrégulière dans ses performances (tant du point de vue de ses individualités que collectivement) mais maîtresse de son destin.

Andre Ayew, dépositaire du jeu ghanéen © Reuters

Le ressentir de ce postulat se faisait présent dès les premières minutes de cette confrontation. Les Guinéens, rugueux et déterminés, se créaient de nombreuses situations d' attaque sans nécessairement trouver l'efficacité qui aurait récompensé une domination assez nette pendant la première demi-heure de jeu. Globalement, ce qui fait défaut, c'est un manque de puissance de cette formation.

Zayatte ou Baldé (entré en cours de partie) ne masquent pas cette carence qui rend leur jeu , bien que volontaire, assez stéréotypé. Une belle évolution technique anime le jeu prôné par le technicien français Michel Dussuyer. On agit par passes au sol, en utilisant les côtés plutôt bien fournis par Traoré à droite et le jeune et déroutant Camara à gauche. Capable de provoquer sans aucun complexe, le néo Sochalien imposait son empreinte sur le jeu.

Mais le point de fixation axial n'existe quasiment pas dans cette formation où Ismaël Bangoura, lui aussi joueur de couloir à la base, est contraint d'évoluer contre nature dans l'axe. Peu de difficultés directes donc pour les défenseurs centraux ghanéens. La formation de Stevanovic subissait jusqu'à cet éclair de la 28 ème où Badu, suite à une combinaison sur corner, levait le ballon du pied gauche pour enchaîner une frappe de volée des 20 mètres d'une puissance et précision rares.

Le plus beau but du tournoi, à ce jour, venait geler les velléités adverses. Heureusement, l'enjeu redonnait assez d'allant à Abdoul Camara pour le voir tenter encore et encore jusqu'à ce centre-tir qui lobait Yattara juste avant la pause. Un joli but là aussi. Les regrets du Sily National venait suite à l'expulsion de Mamadou Bah (68 ème), évènement qui vit le Ghana enfin gérer la situation.

L'expulsion de Dioulde Bah © Getty Images

Loin d'améliorer drastiquement son jeu jusqu'alors fait de longs ballons sans cohérence aucune, la qualification se dessinait grace à une bonne gestion de cette supériorité numérique. Les Black Stars glanent donc, après trois prestations en dents de scie, la première place qui les verront éviter le Gabon !

Si cette position lui semblait acquise en début de compétition, les coéquipiers de Pantsil n'ont pas eu le loisir de faire tourner un effectif qui est apparu émoussé physiquement et mentalement. Un jour de repos de moins que son futur adversaire tunisien et un manque de maîtrise général chez ce favori des parieurs me font penser qu' il sera difficile de confirmer les exploits de l'année 2010. Le Ghana n'a d'autre choix que d'élever son niveau de jeu.

Remarquez, la finale ne se jouait pas ce soir...

Patrick Mboma

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