
Ligue de Football Professionnel du Cameroun : Quel professionnalisme ?
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By A Web Design
22 Décembre 2011
● La planète football a sa part d'oppositions, de contradictions. En quelques jours, elle en a étalé au moins une : l'importance du business dans le football moderne. Alors que le Paris Saint Germain vient de recruter David Beckham pour 800 000 € bruts mensuels, notamment car il est capable de rapporter des revenus importants à ce club, la FECAFOOT vient d'avoir la brillante idée d'écarter Samuel ETO'O, sa star planétaire qui est sans doute avec Roger MILLA, celui qui contribue le plus à la notoriété du Cameroun.
© Getty Images
Cela écrit, concentrons nous maintenant, puisque c'est le propos principal de ce papier, sur le peu de considération relatif à l'aspect business dans la décision de la FECAFOOT.
Suspendre ETO'O = se priver d'une vache à lait
Plusieurs m'en voudront sans doute de comparer ETO'O fils à un produit. Mais disons que les marketers ne seraient pas en désaccord avec moi puisqu'il contribue à générer de la valeur pour ses employeurs, dans le cas d'espèce, la FECAFOOT et par ricochet la nation camerounaise.
Son nom est une marque et son parcours, son palmarès et sa valeur marchande ont contribué à faire de lui le footballeur le mieux payé de toute l'histoire du football.
La FECAFOOT vient ainsi de suspendre pour 15 matches celui qui a sans doute le meilleur palmarès africain, mais surtout celui qui est son plus bel argument marketing.
Chacun le comprend, ce qui fait dans le sport le charme d'un joueur, sa popularité, sa notoriété est relativement simple : victoires, exploits, championnats et coupes remportés, etc. À ce chapitre là, ETO'O est incontestablement un champion de niveau mondial, une star planétaire.
Avec toute la sympathie que j'ai pour Idriss Carlos Kameni, dont je n'oublierai jamais le rôle salvateur lors de la finale des JO 2000, avec toute la foi que je place dans les Song, Matip et Choupo Moting, je pense que les quelques 50 000 Algériens qui avaient acheté leur tickets venaient, en grande partie, voir ETO'O. Qui peut en douter?
Bien sûr que " Lions Indomptables " est un label, une marque. Elle a été bâtie depuis plusieurs décennies. Pour l'universitaire spécialiste en marketing du sport André Richelieu, ses fondements sur le plan mondial remontent même à 1982. Année de la coupe du monde en Espagne où nous arrachons 3 nuls.
Cependant il faut reconnaitre qu'ETO'O peut nous aider à attirer les meilleurs sparring partners au monde. Son dimension mondiale peut contribuer à revaloriser les différents contrats que nous pourrions négocier avec tel ou tel autre partenaire.
Rêverie? Exagération? Faut-il rappeler ici que selon Footmercato.com, la chaîne Al Jazeera a décidé de retransmettre le championnat russe car il y était?
Et puis surtout, au moment où à 30 ans, il s'apprête à quitter l'équipe nationale, comment peut-on décider avec autant d'inconséquence de se séparer de lui, et incidemment de se soustraire une si belle vache à lait?
Suspendre ETO'O = refuser de bonifier le capital marque des Lions Indomptables
D'autre part, sur un plan plus collectif et au niveau de la marque Lions Indomptables, n'est ce pas aussi dommageable? Je mentionnais plus haut l'importance de bâtir des palmarès impressionnants pour être un championnat de niveau mondial. Pourquoi se priver de ce Monsieur ETO'O qui peut aider le Cameroun à asseoir son palmarès et continuer à dominer l'Afrique et à tutoyer le monde ?
ETO'O est aujourd'hui le recordman des Ballons d'or africains. Qui peut douter qu'une non-participation de sa part dans les matches et compétitions internationales l'handicaperaient pour la conquête d'un autre titre ? Qui pense que ce record est négligeable pour la marque Lions Indomptables ?
ETO'O est aujourd'hui le recordman des buteurs de l'histoire de la CAN. Qui peut croire que cette suspension ne l'aidera pas à rendre ce record plus imbattable qu'aujourd'hui ? Qui peut penser que ce record est négligeable pour la marque Lions Indomptables ?
ETO'O, meilleur buteur de l'histoire des Lions Indomptables, est sans doute aujourd'hui notre arme la plus puissante offensivement, qui peut croire un seul instant qu'il ne sera pas décisif pour la CAN 2013 si nous sommes qualifiés ? Qui peut, sans rire, affirmer qu'il ne sera pas utile pour une potentielle victoire à cette compétition ?
Étrange monde où les contrastes sont toujours aussi saisissants. Alors qu'ailleurs, il lui est versé 20 millions d'euros pour son talent, sa capacité à attirer les médias, pour sa réputation et son palmarès, chez lui, au Cameroun, l'on vient de prendre une décision qui ne semble pas faire le moindre égard à cette manne financière qu'il est capable d'aider à déployer. Certains diront que l'on n'est pas prophète chez soi. D'autres, je l'espère, comme moi, répondront : malheureusement, le foot business est l'oublié du football camerounais.
Serge TCHAHA
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