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● Contrairement à ce qui semblait être attendu par une bonne frange de supporters africains, nous assistons à une Coupe d'Afrique des nations de bonne facture, tant sur le plan de l'organisation que sur celui du jeu.


Une vue du Stade de Malabo © Getty Images

Un niveau qui fait mentir certains esprits chagrins qui estimaient que sans la présence de nations capées et dites de référence - Egypte, sextuple champion de l'épreuve, Cameroun quatre fois sur le toit de l'Afrique, Nigéria double tenant du titre, Afrique du Sud et Algérie un trophée chacune - cette compétition aurait été d'un goût très désagréable sinon tout au plus à la limite de l'acceptable.

Un retour vers le passé ne permettrait-il pas aux plus chauvins de constater que seule la sélection égyptienne - eu égard à son palmarès récent - peut être qualifiée de géant africain ? Les quatre autres ne seraient au meilleur des cas que des participants de niveau correct.

Par ailleurs, l'Egypte dont l'élimination lors du tour préliminaire du mondial sud-africain avait semblé malvenue, n'a pas tardée de manière parfaitement efficace à confirmer son déclin par son expulsion en phase de qualification de la coupe d'Afrique des nations 2011.

Elimination justifiée par certains illuminés comme la conséquence d'un certain printemps arabe, mais formellement démentie par la présence de la Lybie victime plus sérieuse encore de ce même printemps. Tout ceci manque un peu de sérieux. Comme toutes les organisations, si elle avait pensé à se renouveler après ses derniers sacres, l'Egypte aurait vraisemblablement été présente à cette fête.

Le Cameroun, miné par ses sempiternels problèmes d'organisation, enrichis depuis quelques années par des écarts de certains de ses joueurs à l'égo surdimensionné, semblerait, faute de pouvoir faire mieux, avoir baissé sur ses prétentions en termes de trophée.

Depuis bientôt dix ans, le Cameroun ne gagne plus grand-chose, et comble du ridicule, se paie le luxe de se gausser en remportant un très amical tournoi LG au maroc. Reposant dans le passé sur le talent, le sérieux et la force mentale de certains de ses joueurs, il s'est vraisemblablement permis de croire que les divinités du football lui permettraient ad vitam aeternam d'avoir en son sein des sportifs de cette trempe, oubliant au passage de construire a minima son football.

Le niveau d'infrastructures d'un pays qui se targue d'être une puissance mondiale du football - excusez l'humilité - est tellement surprenant d'obsolescence qu'il ferait recouvrer à un muet la parole. De plus, depuis les départs des joueurs de la trempe des Mboma, Foé - de regrettée mémoire- et Etame Mayer, pour ne citer que ceux là, force est de constater qu'il faudrait désormais plus penser équipe qu'individualité. Aucun « Lion » en activité n'a à ce jour la capacité de porter cette équipe en cas de difficulté.

La beauté de la CAN réside également dans le fait qu'elle permet de rabattre définitivement le caquet à tous les hurluberlus qui ont osé penser de manière audible qu'une Coupe du monde sans le Cameroun n'en serait pas une. Ils peuvent à loisir réaliser que l'absence de ce pays à un tournoi moins coté et moins exigeant passe parfaitement inaperçu. Est-ce normal pour un pays de ne se regarder que dans des miroirs déformants ?

Le Nigéria, représentant africain bien que le plus régulier en coupe du monde et jumeau presque parfait du Cameroun au chapitre de la désorganisation, ne semble pas être plus regretté. Pour le présenter comme véritable géant bousculant tout sur son passage, il faudrait tout comme pour l'Afrique du Sud, remonter à presque deux décennies pour retrouver leurs derniers trophées continentaux.

Trophées qui, pour resplendir, mériteraient d'être sérieusement dépoussiérés. Enfin, présenter l'Algérie qui peine à reprendre la place où l'avait hissée la bande à Madjer, comme foudre de guerre, reviendrait à placer les deux Congo et pourquoi pas le Soudan dans la même catégorie. Si le passé sert de référence, ce dernier, exonéré de travail perpétuel, ne saurait constituer un gage de réussite.


Le Gabon à la CAN. Un air de Brésil, un peu de talent en moins © Reuters

Aucun honnête observateur du football africain ne pourrait ne pas réaliser que les écarts entre les nations africaines - encore important il y'a quelques années - se sont considérablement amenuisés. La rigueur dans la gestion de leurs équipes, la réalisation des infrastructures idoines ont permis aux nations dites petites, de sérieusement se rapprocher du niveau de toutes les prétentieuses qui se sont contentées de dormir sur leurs lauriers. L'élimination au cours de cette CAN de certaines sélections dites favorites tels que le Sénégal et le Maroc après seulement deux match en est la parfaite illustration.

Pendant que les autres travaillent à construire l'avenir de leur football, les supposés grands d'Afrique gardent les yeux soit collés à leur rétroviseur, soit dans leur miroir fissuré. Ces comportements, s'ils n'ont pas la possibilité d'effacer leur palmarès, les ont néanmoins conduits au cimetière des dinosaures et fort judicieusement, permis de laisser la place aux nations qui méritent de participer à la Coupe d'Afrique des nations : les seize meilleures équipes africaine de l'heure.

Alain-François EPEE

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